Délimitation des premiers contours du paysage culturel Néolithique de la Corne de l’Afrique : apports des corpus céramiques de la région du Gobaad en République de Djibouti (Afrique de l’Est)

  • Author: Jessie Cauliez, Xavier Gutherz et Jean-Michel Pène
  • Topic: 2000 to 10,000 BP,Pottery studies
  • Country: Djibouti
  • Related Congress: 13th Congress, Dakar

L’étude interdisciplinaire de plusieurs sites fouillés ou prospectés ces
vingt dernières années d’abord sous la direction de R. Joussaume, puis de X.
Gutherz dans le cadre des recherches sur Les Premières sociétés de production
dans la Corne de l’Afrique (programme de l’équipe Préhistoire méditerranéenne
et africaine de l’UMR 5140 à Lattes, France), a permis d’aborder le
processus de néolithisation dans cette partie du monde et le développement
des sociétés pastorales et agricoles jusqu’à l’Islamisation. Pour le moment,
malgré la faible documentation, il semble que l’émergence de l’économie de
production s’y soit produite assez tardivement, sans doute aux alentours du
IIIe millénaire av. J.-C., en dépit de la proximité de cette région avec les centres
dynamiques de l’Egypte et du Soudan et ses relations avec la Péninsule
arabique où la néolithisation a débuté plus tôt.

Tout en détaillant ces mécanismes de genèse et de développement de
l’économie de production, ce programme vise à l’élaboration d’un canevas
chrono-culturel du Néolithique et de la Protohistoire d’Afrique de l’Est, dans
le but de mieux dater l’apparition de la domestication animale ou végétale,
d’apprécier la part des apports externes et de mieux comprendre les étapes
de cette évolution. Depuis 1982, les recherches conduites sur les sites de la
région du Gobaad en République de Djibouti tentent ainsi de gommer ou
tout au moins de réduire les incertitudes sur ces aspects en rassemblant une
nouvelle documentation, qu’il s’agisse de séries céramiques quantitativement
importantes ou d’éléments datables par la méthode du radiocarbone.
De nombreux sites de surface, plus d’une trentaine, livrant de la céramique
modelée, de l’industrie en obsidienne ou encore des éléments de parure sur
coquillage ou test d’oeuf d’autruche, ont ainsi été localisés, prospectés, fouillés
ou sondés. Les corpus céramiques ainsi recueillis permettent aujourd’hui
de distinguer, par une analyse détaillée typologique et stylistique, au moins
trois faciès. Parce que la céramique demeure encore aujourd’hui un des meilleurs
marqueurs à la disposition des néolithiciens pour décrypter les changements
culturels, il nous est possible de livrer ici une première chronologie
de ces cultures céramiques et de leur répartition spatiale. L’établissement de
ce référentiel, jusqu’ici totalement absent, constitue une avancée de première
importance, puisqu’à l’issue de cette lecture croisée un premier essai de périodisation
peut être proposé pour l’époque Néolithique.


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