Réflexion sur les perspectives de l’archéologie préventive en Côte d’Ivoire

Les résultats des recherches archéologiques sur l’étendue du territoire ivoirien offrent de multiples vestiges représentatifs de toutes les périodes, depuis le début de l’âge de la pierre jusqu’à présent. En revanche, les nombreux chantiers liés au développement économique (routes, voies ferrées, exploitations minières ou industrielles, plantations, projets d’urbanisation) entraine une destruction des sites et vestiges faute de surveillances archéologiques. Des pages entières de notre histoire s’effacent irrémédiablement au quotidien suite à la destruction de ces archives notre sol. C’est toute la problématique de la sauvegarde du patrimoine culturel en général et archéologique en particulier, qui est ici mis en jeu face aux grands travaux de développement. Entre-temps, nous assistons depuis une vingtaine d’années, au développement dans le monde entier et particulièrement dans les pays riches, d’une archéologie de sauvetage voire dans ses formes plus élaborées comme en France, d’une archéologie préventive. Celle-ci constitue un débouché important pour les jeunes professionnels et représente un secteur économique significatif dont le développement va de pair avec la gestion du patrimoine culturel et le ‘‘Cultural Heritage Management’’ (CHM). Là où elle est pratiquée, elle a surtout permis de faire progresser de façon importante notre connaissance du passé. Cette demarche est cependant quasi inexistante en Côte d’ Ivoire, alors qu’elle présente certainement une opportunité à saisir comme l’ont bien souligné les conclusions d’un récent Colloque organise à Nouakchott (Naffé, Lanfranchi et Schlanger, 2008 : 201). Notre exposé examinera quel peut être l’apport de l’archéologie de sauvetage, ou mieux préventive, en Côte-d’Ivoire et voir comment elle pourrait se mettre en place fructueusement.