Paléo-environnements du littoral atlantique marocain et occupation des sites au Pléistocène supérieur : Exemple de l’étude des faunes des sites de la région de Témara (El Harhoura 2, El Mnasra et Dar es Soltane 2)

  • Author: Émilie Campmas, Patrick Michel, Fethi Amani, Emmanuelle Stoetzel, Roland Nespoulet, Mohammed Abdeljalil El Hajraoui, André Debénath
  • Topic: 40,000 to 250,000 BP,Human remains,Zooarchaeology
  • Country: Morocco
  • Related Congress: 13th Congress, Dakar

L’étude des faunes de la région de Témara (Maroc atlantique) nous apporte
un nouveau regard sur les paléo-environnements et les occupations
humaines du Pléistocène supérieur marocain. Le travail présenté concerne
plusieurs collections provenant de différents sites (El Harhoura 2, El Mnasra
et Dar es Soltane 2) connus depuis les années 1960-1970. Les industries
lithiques et les restes humains qui y ont été découverts ont fait référence pour
la fin du Pléistocène supérieur en Afrique du Nord. La reprise de nouvelles
fouilles depuis 2001 (El Harhoura 2 et El Mnasra) et le réexamen de plusieurs
anciennes collections (Dar es Soltane 2, El Mnasra) ont permis
d’améliorer la connaissance des faunes provenant de ces différents sites.

La comparaison des résultats obtenus à partir de l’étude comparée de la
macrofaune et de la microfaune semble indiquer des changements environnementaux
au cours du Pléistocène supérieur, en relation avec l’alternance
de phases humides et arides. L’aridification qui marque la fin du Pléistocène
supérieur pourrait être corrélée avec l’émergence de la culture ibéromaurusienne
(Paléolithique supérieur). Comment les Hommes ont-ils interagi avec
leur environnement durant cette phase d’aridification ? La variabilité des
spectres fauniques (basés sur la macrofaune) selon les sites étudiés est-elle
liée à des périodes d’occupations différentes (diachroniques ou saisonnières)
? Ou bien est-ce le résulat de l’action des Carnivores et/ou des Hommes,
principaux agents accumulateurs de vestiges osseux? (En effet, selon les
sites les agents accumulateurs sont les Carnivores et/ou les Hommes). De
nouvelles questions se posent alors : pourquoi certains sites ont-ils été occupés
plus que d’autres par les Hommes ? Quels choix les Hommes ou les
Carnivores ont-ils respectivement effectué dans les taxons consommés ?
L’identification de ces choix est nécessaire car ils peuvent biaiser les interprétations
et la reconstitution des paléo-environnements. Nos études apportent
des éléments méthodologiques et des exemples permettant d’apporter
des éléments de réponse à ces questions et de les discuter.

1 P. Michel, 1973, Les bassins des fleuves Sénégal et Gambie étude géomorphologique.
Thèse, Strasbourg, 1969, Mém. ORSTOM, n° 63, 3 t, 752p, 170 fig, 39 tabl., 91 phot., 9 pl., 6
cartes h.t.).
2 A. Camara et B. Duboscq, 1984, “Le gisement préhistorique de Sansandé, basse vallée de la
Falémé. Sénégal. Approche typologique et stratigraphique”, L’Anthropologie (Paris), t. 88,
n° 3.
A. Camara, B. Duboscq, 1987, “Contexte chronostratigraphique des outillages du Paléolithique
évolué dans l’Est du Sénégal”, L’Anthropologie (Paris), t. 91, n° 2, 6 fig., 1 tabl.,
pp. 511-520.


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