Mégalithismes sénégambiens – dualités exacerbées sur le site de Wanar

  • Author: L. Laporte, H. Bocoum, R. Bernard, J-P. Cros, V. Dartois, A. Delvoye, M.Diallo, M. Diop, A. Kane, L. Quesnel
  • Topic: Theory and method
  • Country: Senegal
  • Related Congress: 13th Congress, Dakar

Les très nombreux cercles de pierres dressées du Sénégal et de Gambie constituent une manifestation originale du mégalithisme africain, que les travaux de G. Thilmans, C. Descamps et B. Khayat ont largement contribués à faire connaître. Plus récemment, la reprise d’un programme de fouilles international, sur la nécropole de Sine Ngayen, a soulevé la question de la diversité des pratiques funéraires associées à ce type de monument. Plus récemment encore, A. Gallay propose de remettre en perspective tous ces résultats, dans le cadre de la théorie générale d’Anthropologie sociale développée par A. Testard. Dans l’aire Sénégambienne, le nombre de monuments qui ont fait l’objet d’études précises et détaillées reste toutefois encore assez limités en nombre. La nécropole de Wanar, récemment classée au titre du Patrimoine Mondial de l’Humanité, n’avait à ce jour fait l’objet d’aucune étude de ce type. Elle se singularise notamment de par la nature des dispositifs érigés devant chaque monument. Parmi les pierres frontales, elle compte par exemple un nombre très important de pierres-lyres. La présence d’un cercle double et d’un autre comportant une double ligne de frontales, contribuent à forger cette originalité. Un nouveau programme de coopération entre la France et le Sénégal, se fixe pour objectif tant l’étude des structures monumentales et de leurs abords, que celle des pratiques funéraires qui leur sont associées sur le site de Wanar. Ce dernier point fera l’objet d’une présentation distincte.

Trois monuments ont fait à ce jour l’objet de travaux qui sont toujours encours. Notre perception du dispositif monumental en est quelque peu modifiée, dans la mesure où les pierres dressées de chaque cercle constituaient tout ou partie de la façade d’un cylindre plein en élévation, ou au moins d’une plate-forme surélevée. L’étude taphonomique du dispositif, par la présence d’effets de parois, révèle l’existence de structures en matière périssable. L’étude de la stratigraphie permet, pas à pas, de commencer à dénouer les éléments d’une chronologie relative entre différents types de monuments, ou entre ceux-ci et les dépôts cérémoniels en façade. Une étude
extensive des abords du monument met également en exergue la présence de niveaux de sol et d’aménagements autour des frontales. Enfin, la relation
entre la fosse sépulcrale, le dispositif circulaire construit en élévation, et les frontales, peut commencer à être discuté. Si la plupart des éléments mobiliers recueillis sont conformes à ce qui est classiquement recueilli dans ce type de contexte, quelques récipients céramiques en revanche ne connaissent guère de véritables éléments de comparaison au Sénégal. Autant d’éléments qui obligent parfois à élargir la discussion sur des aires beaucoup plus vaste
du mégalithisme en Afrique de l’ouest.


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