La théorie des migrations de peuplement de la vallée du Nil vers le reste de l’Afrique, que faut-il en penser 50 ans après son énoncé ? Examen critique et les réponses de l’archéologie saharienne et sahélienne

  • Author: Mansour Aw
  • Topic: Theory and method
  • Country: Egypt
  • Related Congress: 13th Congress, Dakar

La question de la relation entre l’Égypte ancienne et le reste du continent africain est l’objet de divers travaux de Cheikh Anta Diop qui depuis Nations Nègres et Cultures, a fondé ce qu’il est convenu d’appeler l’Égyptologie sénégalaise. Question importante s’il en est, subséquemment liée à la négritude ou négrité de l’Égypte qui a permis à l’auteur de formuler la théorie des migrations de peuplement de la vallée du Nil vers le reste de l’Afrique et de fonder l’unité culturelle du continent. Thèses et théorie qui avaient largement prévalu dans la littérature historique africaine d’hier, relayée aujourd’hui par divers auteurs mais devenues problématiques grâce aux découvertes archéologiques, sahariennes et sahéliennes, fortement contributrices pour une nouvelle démarche historiographique, quantitative et scientifique.

La Paléontologie Humaine, la Génétique moléculaire, la Démographie historique et l’Ethnohistoire, de manière fondamentale, contribuent, chacune et toutes ensemble à lever plusieurs coins du voile sur la formation des groupes humains, raciaux et ethniques, des peuples et de leurs cultures. Phénoménes observables sur une grande échelle du temps qui fait intervenir mouvements migratoires, rencontres populationnelles, mélanges géniques, influences environnementales, climatiques et maints autres facteurs Dans le cadre de la problématique qui nous occupe, les données archéologiques sahariennes et sahéliennes attestent loin s’en faut de l’existence de groupes humains et de foyers de peuplement permanents, qui du littoral atlantique marocain jusqu’ au Golf du Bénin, de l’ Adrar à Tichitt, du Tagant vers Ounjougou et de l’ Aïr vers le Lac Tchad, ont généré dans les 9 derniers millénaires av JC des groupes ethniques hybrides, fortement métissés entre Blancs et Noirs

De manière claire et nette la permanence des établissements humains et groupes de populations en régions sahariennes et sahéliennes, fonde un continum de peuplement qui ne laisse guére de place à un schéma de peuplement allochtone venu de la vallée du Nil Un inventaire des données archéologiques et ethnohistoriques s’impose alors de toute évidence.


Back to search