Essai d’explication de la mise en place du couloir de sécheresse ou Dahomey-Gap : cause climatique ou anthropique ?

Le Bénin est situé dans le couloir de sécheresse encore appelé Dahomey-Gap. Il est caractérisé par l’absence de forêts denses humides continues. Il constitue donc une anomalie phytogéographique à laquelle beaucoup de chercheurs tentent de donner une explication. L’objectif de cette étude est de reconstituer la végétation du Sud-Bénin au cours de l’Holocène à partir d’analyses polliniques de carottes pour comprendre la dynamique de la végétation et les facteurs déterminants dans la mise en place de cette énigme qu’est le Dahomey-gap. Quatre carottes (SOA99, YEV-I, GOHO-00 et DO-00) ont été prélevées dans des tourbières au Sud-Bénin à l’aide du carottier de Livingstone modifié. Ces carottes ont été traitées selon la méthode de Faegri et Iversen (1989). Les analyses polliniques ont concernées 264 échantillons. Douze autres échantillons
de tourbe sont prélevés sur les quatre carottes pour des datations au 14C. Les analyses polliniques ont mis en évidence des changements importants, survenus au niveau de la végétation au cours de l’Holocène Moyen et Supérieur. L’Holocène Moyen (entre 7500 ans B.P. et 2500 ans B.P.) est marqué par une végétation forestière et l’Holocène Supérieur (2500 ans B.P à l’actuel) par une végétation ouverte de type savane et prairie. La physionomie actuelle de la végétation dans le Dahomey-Gap est de type mosaïque forêts-savanes. La principale cause de cette brusque transformation au niveau de la végétation serait un changement du climat, notamment une diminution de la pluviométrie. Quant au rôle, souvent supposé joué par l’homme dans cette modification de la végétation, on est encore à l’étape d’indices.