Production du fer au pays dogon (Mali) : traditions techniques et identité des metallurgists / Iron production in the Dogon area (Mali): technological traditions and identity of the ironworkers.

  • Author: Caroline Robion-Brunner
  • Topic: 1000 to 2000 BP,Younger than 500 BP,Ethno-archaeology,Historical archaeology,Metallurgical studies
  • Country: Mali
  • Related Congress: 13th Congress, Dakar

À l’instar des études ethnoarchéologiques sur les céramiques, nous essayons de comprendre les rapports entre traditions techniques et identités sociales des individus dans le cadre des activités sidérurgiques. Dans quelles mesures, les vestiges métallurgiques nous renseignent-ils sur ceux qui les ont produits ? Pouvons-nous, en plus des comportements techniques, reconstituer le contexte social, économique et politique de la métallurgie du fer ? Depuis 2002, des recherches sur la production du fer en pays dogon sont entreprises dans le cadre du programme international et interdisciplinaire « Peuplement humain et évolution paléoclimatique en Afrique de l’Ouest », dirigé par Eric Huysecom. Leurs objectifs sont de retracer les processus de formation des castes de forgerons, de caractériser et de comprendre les technologies sidérurgiques mises en place, et de cerner l’impact de la production du fer sur la société et l’environnement. Ces travaux reposent sur une démarche interdisciplinaire, principalement basée sur l’archéologie et l’ethnohistoire. La zone prospectée - plateau, falaise de Bandiagara et plaine du Séno-s’étend sur environ 15 000 km2 et couvre 16 zones dialectales.

Dans l’état actuel de nos connaissances (février 2010), une centaine de sites de réduction ont été pour la première fois répertoriés, cartographiés et étudiés. La production du fer dans cette région d’Afrique s’étend du milieu du 1er millénaire après J.-C. jusqu’au milieu du 20ème siècle. A partir d’une classification basée sur des critères technologiques, culturels et économiques, sept traditions sidérurgiques ont été distinguées. D’un point de vue technologique, elles montrent de nombreuses parentés (procédé direct avec séparation de la scorie et du fer). Néanmoins, elles présentent des différences notables au niveau du type de séparation des scories (latérale ou verticale), des caractéristiques formelles (bas fourneaux tronconiques de petite taille ou vastes chambres de combustions semi-enterrées en forme de baignoire), de l’organisation spatiale de l’atelier et du volume des déchets métallurgiques. Comment interpréter cette diversité de vestiges dans un espace géographique restreint ? Correspond-elle à une histoire complexe où les métallurgistes auraient des origines multiples ? Dans cette communication, nous tenterons de savoir si la variabilité des vestiges métallurgiques peut être interpréter en termes d’identité : est-ce que les traditions sidérurgiques reflètent l’identité et l’histoire des métallurgistes?

As exemplified by ethnoarchaeological research studies on pottery, we aim to understand technical traditions and social identity relationship based in ironworks. This presentation will outline the information that metallurgical artefacts can provide on the identity of the producers. We will also look
at possible definition of the social, economical and political contexts in the iron production by analysis of metallurgical artefacts. In the framework of the international and interdisciplinary research project « Human population and palaeoenvironment in West Africa » directed by Eric Huysecom, the iron production in the Dogon country and its ecological and social impacts are investigated. Since 2002, ten field expeditions have been conducted. A multidisciplinary approach – including ethnohistoric interviews, systematic surveys, archaeological excavations and archaeometric analyses - has been developed on a regional scale and covered the diachronic development of iron working. The survey focused on the plateau, the escarpment of Bandiagara and the Seno plain. This area covers approximately 15 000 km2 and 16 different linguistic areas. To date (February 2010), about one hundred iron smelting sites have been documented, located and studied.

The iron production in this area extends from the mid-first millennium AD until the middle of the 20th century AD. Technological, cultural and economical criteria allowed the classification of the sites into at least seven iron traditions. From a technological point of view, these traditions show numerous similarities (e.g. low temperature, natural draft smelting process). Nevertheless, they present substantial differences regarding to slag separation, furnace morphologies, spatial organisation, and levels of production. Further work is needed to interpret this diversity within a limited area that may represent a complex history where ironworkers would have different origins. In this presentation, we seek at investigating the variability of metallurgical artefacts in terms of identity. Consequently, we will look at a possible relation between iron traditions and the identity and the history of theironworkers.


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